Il y a quelques jours, ma Milla est tombée du canapé ! J’avais pourtant bien tout contrôlé avant de tourner le regard quelques secondes : qu’elle était bien au fond du canapé, qu’elle était bien couchée sur le dos, que la table basse était bien collée au canapé, que le panier à linge qui trainait dessus l’empêchait bien d’aller plus loin que la table basse… pourtant c’est arrivé ! Ma Milla est tombée du canapé ! En temps « normal », j’aurais géré parce qu’en période de crise, je gère toujours… même hors période de crise d’ailleurs… mais là… je me suis effondrée ! C’en était trop ! Oui je suis control freak. Non je ne le vis pas bien (du moins plus depuis que je suis maman) mais oui je me soigne !
Control freak : traduction #
Si jusque là je ne me considérais « que » comme une maniaque de la perfection, aujourd’hui je me définirais plutôt comme un monstre du contrôle ! Oui c’est ça, un monstre ! Celui qui est bien moche et qui fait bien peur mais qui au fond n’est qu’une créature torturée !
J’emploie des termes forts, je sais. Vous n’êtes pas habituée, je sais. Pour tout vous dire, lorsque j’écris ces mots, je ne sais pas encore si je les publierai à la vue de tous. Tout ça est tellement… intime ! J’en tremble… Mais je dois les écrire, pour vous, pour que vous compreniez pourquoi j’ai perdu l’envie d’écrire ces dernières semaines, mais surtout pour moi, pour coucher ces « vilains maux » quelque part et pouvoir, très bientôt, les regarder de haut en me disant que tout ça est derrière moi !
À lire Eva Longoria adopte le carré court: une transformation capillaire audacieuse
Une personnalité control freak c’est quoi au juste ? #
Etre control freak c’est être obsédé par le contrôle ! C’est en grande partie notre société qui est responsable de ce « trouble » (pour ne pas dire de cette maladie) mais aussi notre éducation.
Pour reprendre les termes de la psychopraticienne Lysiane Panighini, nous vivons dans un environnement où « il est bon de contrôler ou dominer ses affects, ses émotions, sa prise d’alcool, son poids » et dans lequel « il faut être parfait en tout ». « Grâce à cela, vous serez aimé, admiré, vous ne serez jamais malade, vous ne serez jamais triste, vous ne serez jamais trompé(e)« . En bref, « vous accéderez au bonheur, à la plénitude et serez parmi les meilleurs« . Ca fait rêver hein ? Oui, un temps, mais ça fait sombrer aussi…
Etre control freak c’est avoir l’illusion d’influer sur le cours de sa vie. Oui « l’illusion » parce qu’en fait, tout cela n’est qu’une vaste arnaque !
A cause de cette illusion, j’ai failli sombrer ! Seulement failli parce que je suis bien entourée et que mon entourage a sonné la sonnette d’alarme à ma place au bon moment… Oui à ma place parce qu’une personnalité control freak ne sonnera jamais la sonnette d’alarme seule, c’est tellement… pitoyable !
À lire Neymar et sa coupe de cheveux étonnante, un changement radical pour le joueur brésilien
Pourquoi viser les étoiles lorsque l’on peut viser la lune ?
Voilà quelle a été ma devise toute ma vie ! Mettre la barre toujours plus haute, être toujours plus exigeante vis à vis de moi-même, chercher la perfection dans tout ce que je faisais… J’ai toujours fonctionné comme ça… jusqu’à ce que je tombe enceinte !
Peu à peu, jour après jour, j’ai perdu le contrôle. D’abord de mon corps, puis de ma tête !
J’ai tenu bon parce que j’étais convaincue que lorsque ma Milla serait née, je reprendrai rapidement le contrôle ! Foutaises ! La situation n’a fait qu’empirer jusqu’à ce que je perde pied.
À lire Harry Styles et sa nouvelle coupe: les hypothèses des fans sur ce changement
Reprendre le contrôle… à n’importe quel prix ! #
Je me suis littéralement épuisée à me débattre au quotidien pour tenter de reprendre le contrôle de ma vie ! Mes journées semblaient comme raccourcies et les tâches que je n’avais pas pu faire pendant la journée ou que je jugeais ne pas avoir faites suffisamment parfaitement venaient me hanter la nuit à tel point qu’il m’était impossible de retrouver le sommeil lorsque mes cauchemars me réveillaient !
Malgré le manque de sommeil, j’ai continué à me débattre comme j’ai pu pendant des mois jusqu’à ce que soit prononcé le mot fatidique : « dépression ».
Sans m’en rendre compte, la jeune femme pleine de vie que j’étais avait laissé place à un « robot multi-tâches » ! Non je n’étais pas devenue dépressive, pas encore du moins, j’avais même plutôt l’impression d’être à deux doigts de devenir folle mais la finalité aurait certainement été la même si je ne m’étais pas remise rapidement en question !
Je faisais les choses parce qu’il le fallait ! Je ne prenais plus aucun plaisir à rien à tel point que plus rien ne me faisait envie !
À lire Louane éblouit aux NRJ Music Awards avec sa coupe courte: zoom sur la tendance
C’était il y a deux semaines !
Apprendre à lâcher prise #
Depuis, j’apprends à lâcher prise parce qu’aujourd’hui, ce n’est plus une option ! C’est certainement la tâche la plus fastidieuse que j’ai entrepris de toute ma vie mais il faut que j’y arrive !
Je sais que je ne changerai jamais réellement, que je serai toujours une perfectionniste dans l’âme mais je ne veux plus que ce soit une obsession, il ne le faut plus, pour mon bonheur mais également pour celui de ma famille.
Voilà pourquoi j’écris moins depuis deux semaines… Je fais les choses seulement lorsque j’en ai envie (à part lorsqu’elles sont vraiment nécessaires évidemment), je ne me fixe plus aucun objectif et je retrouve peu à peu le plaisir et l’envie de faire les choses. J’écris seulement lorsque j’en ai envie et je retrouve peu à peu le plaisir et l’envie d’écrire.
À lire Comment se débarrasser naturellement des punaises de lit ?
Bref, je lâche prise !
Je te comprends tout à fait … En ce moment j’ai également compris ce qui n’allait pas: je suis une maniaque du contrôle … J’ai besoin de tout contrôler il faut que chacun de mes faits et gestes soient calculés il faut que j’analyse tout ce qu’on me dit et que je connaisse les raisons pour lesquelles on me les dit…
J’essaie d’arrêter de tout vouloir gerer et analyser mais c’est difficile …. En fait j’ai perdu confiance en moi et c’est arrivé avec ma grossesse….( Mon fils a 3 ans à prèsent ) j’essaie de lâcher prise de ne plus réfléchir mais c’est compliqué .
Je me blinde et prévoit ce qui pourrait éventuellement arriver si tout ne se passe pas comme je l’entends pour ne pas être déçue et triste …mais du coup je passe à côté de beaucoup de choses heureuses, à toujours prévoir le pire je finis par créer mes propres problèmes …
Je compatis et me sens soulagée car en fait je ne suis pas seule dans cette situation et je peux mettre un terme surmonte mal 🙂
En effet, tu n’es pas la seule, nous sommes de plus en plus nombreux même mais ça se soigne 😉 !
Bonjour Marine
J’ai été très touchée par votre billet et puisque vous avez eu la gentillesse de me citer, je me permets de poster un petit commentaire.
Le perfectionnisme ce n’est pas quelque chose qui nous tombe du ciel, mais une construction sociétale…ça veut dire que vous en êtes avant tout victime. Ce n’est pas non plus quelque chose qui se soigne mais plutôt qui se « déconstruit ». Cela peut commencer par tenter de décrypter les messages subliminaux (ou pas) présents dans notre vie au quotidien : affiches, messages publicitaires, émissions de télé…Et toujours garder l’esprit critique et les remettre en cause.
Je vais juste vous donner un exemple.
Il existe une expression couramment utilisé lorsqu’il est question de la beauté des femmes, laquelle est » LE CAPITAL BEAUTE » . Cette expression est loin d’être anodine vous en conviendrez 🙂 .
Maintenant essayons de déconstruire le message subliminal qui se cache derrière.
Avoir un « capital » c’est sous-entendu être riche… et donc… perdre « ce capital » ce serait sous-entendu devenir pauvre…
Perdre sa beauté ce serait « devenir pauvre », et qui dit pauvreté dit solitude, isolement etc etc…
Ce message est subliminal caché derrière le « capital beauté » c’est quoi? C’est de faire vendre tout simplement des produits « parfaits » à des femmes qui veulent un visage « parfait » le plus longtemps possible.
Ceci est un exemple parmi tant d’autres, mais juste amusez vous à faire ce travail le plus souvent possible et vous verrez à quel point, vous êtes conditionnée par ces injonctions cachées!
Je vous souhaite une belle année 2016 imparfaite mais vivante comme vous avez envie et non comme la société le voudrait à votre insu 🙂
Merci beaucoup pour votre intervention Lysiane ! J’ai 5 années de psycho derrière moi, inutile donc de vous dire que je suis très sensible à vos propos et je suis certaine que mes lectrices le seront également !
Courage Marine, nous avons tous nos défauts… Je n’ai pas d’enfant, pourtant mon appartement est toujours en bazar alors je n’imagine même pas quand nous serons 3… Tout ça pour dire qu’il y a toujours pire ailleurs et qu’à un moment il vaut mieux privilégier son épanouissement personnel, on n’est plus dans les années 50 où l’intérieur doit toujours être nickel.
Le soir, pense aux bonnes choses qui ont eu lieu dans ta journée… Rien que ça, cela aide énormément.
Au plaisir de te relire 😉
Merci Gaëlle pour ta gentillesse. En effet il y a bien pire ailleurs !
Bonjour Marine,
Votre post n’est pas récent mais j’aimerais savoir après tout ce temps si vous avez réussi à vous libérer de cette obsession du contrôle….Et si oui par quels moyens…
Je suis maniaque du contrôle. Je veux tout régir, choisir je m’inflige des règles strictes je refuse de me faire plaisir.je gere et controle la moindre de nos dépenses Je suis épuisée par ce mécanisme psychologique.mon mari est le premier à en souffrir et à m’alerter sur mon comportement qui l’étouffe et qui étouffe également mes 2 garçons de 3 et 6 ans. Je ne trouve pas les outils me permettant de déconstruire ce mécanisme. Votre aide me serait précieuse. ..Merci par avance
Bonjour Krys;
La question est : peut-on réellement un jour se libérer de cette obsession du contrôle qui caractérise les control freak ? Sincèrement je ne crois pas mais on peut en limiter l’impact. J’ai toujours tendance à vouloir tout contrôler et je ressens une telle satisfaction lorsque c’est le cas que je tends sans arrêt vers ça mais lorsque je ne peux pas, j’essaye de relativiser en me demandant si c’est vraiment grave que je ne contrôle pas ceci ou pas cela. Et puis au quotidien, lorsque je vois que je passe à coté de bons moments à cause de mon obsession du contrôle je me demande ce qui se passerait si je lâchais prise pour profiter de l’instant présent.