Le réveil de l’euro-dollar #
Cette inflation a réduit la capacité de la Réserve fédérale à baisser les taux, provoquant une chute de plus de 1% de la monnaie européenne par rapport à son homologue américaine.
En 2024, l’euro-dollar est passé à 1,0750 dollar, soit une baisse de 2,6%. La monnaie européenne est maintenant 10% en dessous de sa moyenne à long terme (depuis 1999) de 1,1870 dollar. Les banques interrogées par l’agence Bloomberg prévoient que l’euro restera peu volatile, avec une valeur prévue de 1,09 dollar en juin.
Impact des politiques monétaires #
Les banques centrales des deux côtés de l’Atlantique ont fait preuve de prudence dans leur communication aux marchés, alors que la plupart des autres pays ont commencé leur cycle d’assouplissement monétaire. Cet attentisme a entraîné une faible volatilité de la principale paire de monnaies au monde.
C’est le dollar, et non l’euro, qui bénéficie de ces hésitations de politique monétaire, car l’économie américaine affiche une croissance et une attractivité internationale plus fortes que l’Europe. En 2024, le taux de change global du dollar a augmenté de 4%, tandis que celui de l’euro n’a augmenté que de 0,5%.
Les enjeux pour les entreprises #
Si une faible volatilité peut être source de frustrations pour les traders, elle est en revanche favorable pour les entreprises qui cherchent à couvrir leur risque de change. Pour ces dernières, la volatilité représente un coût et un risque pour leurs marges. Une éventuelle baisse des taux en Europe pourrait faire chuter la monnaie européenne, favorisant la compétitivité des exportateurs européens mais pénalisant les importateurs qui règlent leurs factures en dollars.
En se projetant vers le cycle de baisse des taux de la Banque Centrale Européenne, on observe que l’euro a perdu en moyenne 5,2% par rapport au dollar lors des 6 cycles de baisse des taux depuis 1999.
Voici quelques faits marquants sur les performances de l’euro face au dollar lors des cycles de baisse des taux précédents :
- La plus forte baisse a été enregistrée en 2014-2016, lorsque la BCE a été la seule des trois grandes banques centrales (Euro, Etats-Unis, Angleterre) à baisser ses taux. L’euro a alors chuté de 18,2%.
- En 2001, la BCE a baissé ses taux trois fois moins que la Fed, de sorte que l’euro a en fait progressé de 1,2% face au dollar.
Les marchés estiment que la baisse des taux sera plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis cette année, ce qui pourrait affaiblir l’euro.