Le déclenchement de la crise #
Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a ouvertement critiqué le déroulement de l’élection présidentielle équatorienne de 2023, déclenchant une réaction en chaîne de représailles et d’accusations.
Le point de discorde majeur a été l’assassinat de Fernando Villavicencio, candidat d’opposition, le 9 août 2023. Selon Obrador, cela a été exploité par les autorités équatoriennes pour favoriser l’élection du libéral Daniel Noboa et saboter celle de la candidate de gauche, Luisa González.
La montée de l’hostilité #
La situation s’est envenimée lorsque le gouvernement équatorien a décidé d’expulser l’ambassadrice mexicaine à Quito, Raquel Serur, en réponse aux accusations portées par Obrador. Par la suite, le Mexique a accordé l’asile à l’ancien vice-président équatorien, Jorge Glas, qui s’était réfugié dans l’ambassade mexicaine et était recherché pour corruption présumée.
L’Equateur a réagi vivement à cette décision, la qualifiant d' »illégale » et dénonçant un « abus des immunités et privilèges » accordés à l’ambassade, ainsi qu’une ingérence dans ses affaires intérieures.
L’irruption policière #
Le point culminant de cette crise diplomatique a été le raid policier contre l’ambassade mexicaine à Quito. Cette action a provoqué un tollé international, avec des images montrant le chef de la mission diplomatique mexicaine, Roberto Canseco, criant « c’est un scandale! » en courant derrière des véhicules quittant l’ambassade.
Le président mexicain a condamné cette action comme une « violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique », et a annoncé son intention de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice.
Voici une chronologie des événements :
- Le président mexicain critique la conduite de l’élection présidentielle équatorienne.
- Les autorités équatoriennes expulsent l’ambassadrice mexicaine à Quito.
- Le Mexique accorde l’asile à l’ancien vice-président équatorien, Jorge Glas.
- Des policiers équatoriens font irruption dans l’ambassade mexicaine à Quito pour arrêter Glas.
Réactions internationales #
L’escalade de la crise a attiré l’attention de la communauté internationale. De nombreux gouvernements, y compris ceux de gauche de l’Amérique latine, de l’Union européenne et même de l’Espagne, ont condamné l’intrusion dans l’ambassade mexicaine.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « alarmé » par le raid, soulignant que toute violation des enceintes diplomatiques « compromet la poursuite de relations internationales normales ». Les États-Unis ont également encouragé les deux nations à résoudre leurs différends dans le respect des normes internationales.
L’impact sur les relations #
La rupture des relations diplomatiques a des implications profondes, qui pourraient affecter de manière significative les échanges commerciaux de l’Equateur avec le Mexique et probablement d’autres pays. Roberto Beltrán, professeur de gestion des conflits à l’Université de Loja, a averti que cette situation pourrait avoir des conséquences économiques, diplomatiques et culturelles durables.
L’ancien ambassadeur équatorien à Londres, Mauricio Gándara, a qualifié la situation de « scandale international », soulignant que le rétablissement des relations serait « très difficile sans l’intervention de pays amis ». Le chemin vers la résolution de cette crise semble encore long et incertain.