Les soins palliatifs en péril ? Une augmentation de budget qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses

Le gouvernement a annoncé un plan ambitieux pour les soins palliatifs.

Les soins palliatifs, une priorité malmenée #

Il promet une augmentation de plus d’un milliard d’euros en dix ans, ce qui porterait le budget de 1,6 milliard à 2,7 milliards en 2034. La ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, affirme que ce plan est nécessaire pour répondre à la demande d’aide à mourir, émise par de nombreux patients.

Le plan prévoit notamment l’augmentation de 220 lits pour les unités de soins palliatifs (USP), portant leur total à 1 760 d’ici 2025. L’objectif est de pallier les manques dans une vingtaine de départements qui ne disposent pas actuellement d’USP. De plus, le nombre d’équipes mobiles de soins palliatifs devrait passer de 412 à 427 dès 2025.

Un effort suffisant ? #

Cependant, cette initiative est-elle suffisante pour répondre aux besoins des patients ? Selon la Cour des comptes, 52% des malades éligibles aux soins palliatifs ne sont pas couverts malgré une loi garantissant un droit d’accès depuis 1999. Les 220 nouveaux lits prévus seraient donc loin de couvrir les besoins des 500 patients qui, selon la Société française de soins palliatifs (Sfap), décèdent chaque jour sans accès à l’accompagnement adéquat.

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La demande de soins palliatifs est prévue pour augmenter dans les années à venir. Catherine Vautrin s’engage à augmenter les dépenses de 66% pour faire face à une augmentation de 16% de la demande en dix ans.

Des obstacles majeurs à surmonter #

Malgré ces efforts, les soins palliatifs font face à un manque criant de personnel. Aucune structure n’atteint les effectifs recommandés selon une étude du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Parfois, faute de personnel, certaines USP doivent même fermer leurs portes, comme ce fut le cas récemment à Houdan (Yvelines).

Catherine Vautrin annonce la création d’une spécialité « médecine palliative et d’accompagnement » à l’université et la création de vingt postes universitaires par an pendant dix ans pour pallier ce manque. Cependant, la Sfap reste vigilante et déclare vouloir « se battre pour rendre effectif cet engagement ».

Un futur incertain #

L’échec du plan triennal sur les soins palliatifs, non mis en place malgré les promesses, incite à la méfiance face à ce nouveau plan décennal. Le gouvernement entend avec ces annonces calmer les inquiétudes soulevées par l’ouverture d’un droit à l’aide à mourir. Ce projet de loi permettrait aux patients atteints d’une maladie incurable provoquant des souffrances inapaisables et dont le pronostic vital est engagé à court ou moyen terme, de demander à abréger leur vie.

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Néanmoins, l’avenir des soins palliatifs reste incertain, malgré les promesses du gouvernement. Il reste que de nombreux défis doivent être relevés pour offrir à tous les patients en fin de vie l’accompagnement qu’ils méritent.

Les étapes clés à venir #

  • Lundi 8 avril : Présentation de la stratégie décennale sur les soins palliatifs par la ministre du travail, de la santé et des solidarités.
  • Mercredi 10 avril : Présentation du projet de loi sur la fin de vie en conseil des ministres.
  • Lundi 27 mai : Début de l’examen du projet de loi en première lecture devant l’Assemblée nationale.

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