Un déficit français, trois réformes d’assurance chômage #
Face à cette situation, le gouvernement s’est rapidement mobilisé sur une nouvelle réforme de l’assurance chômage, faisant de celle-ci une cible privilégiée depuis cinq ans.
Le Premier ministre Gabriel Attal a mis en avant un objectif ambitieux : économiser plus de 3 milliards d’euros et surtout, inciter les chômeurs à retourner à l’emploi. Ceci représenterait la troisième réforme de l’assurance chômage depuis 2019.
Les changements passés et leurs impacts #
En 2019, une première réforme a été déclenchée par Édouard Philippe avec des objectifs similaires. Cependant, l’impact de cette réforme n’a commencé à se faire sentir qu’en 2021 à cause du Covid. Les mesures prises ont conduit à une baisse des allocations pour les personnes touchant plus de 4 500 euros brut après le 7e mois, et à une modification du calcul des indemnités à la baisse.
La deuxième réforme initiée par Élisabeth Borne en 2023 a introduit une modulation des conditions de l’assurance chômage en fonction du marché du travail. Cependant, ces changements ont surtout affecté les CDD et intérimaires, avec une réduction moyenne de 16% de leurs allocations journalières.
Les nouvelles propositions de Gabriel Attal #
Face à ces changements successifs, la nécessité d’une troisième réforme est remise en question. Gabriel Attal, cependant, ne souhaite pas attendre et envisage de durcir encore les conditions d’accès aux allocations-chômage, en profitant d’une période économique favorable.
Les pistes actuellement envisagées par le Premier ministre incluent la baisse progressive des allocations, la réduction de la durée des allocations et l’augmentation de la durée du travail nécessaire pour bénéficier de l’assurance chômage. Cependant, ces propositions suscitent des critiques, car aucune étude n’a démontré que le durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage favorise le retour à un emploi stable et durable.
Voici quelques faits importants à retenir de ces réformes :
- Les réformes ont introduit une baisse des allocations pour certains chômeurs.
- Les conditions d’accès à l’assurance chômage ont été durcies.
- La moitié des personnes sans emploi ne bénéficient pas de l’assurance chômage.
- Les réformes ont un impact sur les salariés en diminuant leur marge de négociations salariales en entreprises.
Alors que l’Unédic prévoit un excédent de plus de 20 milliards d’euros pour la période 2024-2027, il reste à voir si l’exécutif décidera, encore une fois, de ne pas chômer.