Le défi de la justice alternative #
Cette nouvelle forme de règlement des litiges a été fortement encouragée par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Pour promouvoir cette approche, des ambassadeurs sillonnent le pays afin de sensibiliser les citoyens et les professionnels à cette option.
La justice amiable a pour objectif de réunir les parties en conflit autour d’une table pour trouver une solution plus simple et plus efficace à leurs différends. Cette alternative à la justice traditionnelle a le potentiel de traiter des affaires civiles, familiales, patrimoniales ou professionnelles.
La France à la traîne #
Malgré ses avantages, la justice amiable n’est pas encore pleinement acceptée en France. Par rapport à d’autres pays tels que l’Angleterre, où 95% des litiges sont résolus par la médiation, la France accuse un retard significatif avec seulement 1% de ses litiges réglés de cette manière. Ce retard est attribué à une question de mentalité où la culture de l’affrontement est prédominante.
Les ambassadeurs de la justice amiable sont en mission pour changer cette perception. En mettant en évidence l’efficacité et la rapidité de la justice amiable, ils espèrent inciter à un changement de culture, passant de l’affrontement à la conciliation.
La quête d’un modèle économique viable #
Un des principaux obstacles à l’adoption de la justice amiable est la nécessité de trouver un modèle économique viable. Dans le système actuel, les avocats sont formés pour la confrontation et la stratégie judiciaire. Pour que la justice amiable devienne un réflexe, il faut donc changer cette mentalité et former les avocats à devenir des négociateurs.
En outre, une étude récente a révélé que 58% des avocats en France ne proposent jamais de justice alternative à leurs clients. Pour inverser cette tendance, il est nécessaire de mettre en place une formation adaptée pour les avocats, les magistrats, les notaires, les huissiers et tous les autres professionnels du droit.
Désencombrement des tribunaux #
La justice amiable a déjà prouvé son efficacité pour désengorger les tribunaux. Par exemple, le conciliateur de justice de Montpellier a reçu 15 000 dossiers l’année dernière, dont 7 000 ont été traités et 4 000 résolus. Cela représente près de 4 000 dossiers en moins qui n’ont pas encombré les tribunaux.
En dépit de ces progrès, il reste encore beaucoup à faire pour faire de la justice amiable une option couramment utilisée. Avec le temps, les défenseurs de la justice amiable espèrent que cette forme de règlement des litiges pourra être utilisée pour résoudre des affaires plus importantes.
Voici quelques avantages de la justice amiable :
- Rapidité de résolution des litiges
- Moins de formalités que la justice traditionnelle
- Plus de contrôle sur le processus et le résultat pour les parties en conflit
- Opportunité de maintenir des relations positives malgré le différend