Le compte à rebours des élections européennes a commencé : comprendrez-vous les règles de décompte du temps de parole des candidats ?

Le compte à rebours est lancé.

Introduction à l’équité du temps de parole #

À partir de ce lundi, les médias audiovisuels, incluant télévisions et radios, sont soumis à un principe d’équité dans la couverture des partis politiques pour les élections européennes du 9 juin. Ce système, sous la supervision de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), s’étend sur huit semaines, deux semaines de plus qu’en 2019, en raison d’une campagne déjà bien entamée.

Le principe d’équité est essentiel, mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Et comment est-il appliqué ? Nous allons éclaircir ces points et les règles en vigueur.

Le temps de parole, c’est quoi ? #

Le temps de parole est le temps accordé à un candidat lorsqu’il s’exprime à la radio ou à la télévision. Le président de la République est également soumis à ce décompte lorsqu’il participe au débat politique. Les non-politiques qui soutiennent un candidat sont également comptabilisés, qu’il s’agisse de chroniqueurs, de militants ou même d’électeurs.

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Cependant, certains aspects de cette règle suscitent des questions. Qu’est-ce qui est considéré comme du temps de parole ? Comment est-il calculé ? Et qui en a le plus ?

Le principe d’équité déchiffré #

Contrairement à l’élection présidentielle qui repose sur le principe d’égalité, l’Arcom utilise le principe d’équité pour les élections européennes. Ceci est dû au grand nombre de candidats et de listes. Le but est de prendre en compte leur « représentativité » et leur « implication effective dans la campagne ».

Si une personnalité refuse d’intervenir sur un plateau spécifique, elle n’est pas tenue de parler. Dans ce cas, l’Arcom « décharge » la chaîne concernée. C’est par exemple le cas de l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint, qui a refusé une invitation de CNews, l’accusant de favoriser la « trumpisation de l’espace médiatique ».

Qui reçoit le plus de temps de parole ? #

Le temps de parole est calculé sur la base de plusieurs critères. Cependant, l’Arcom ne fournit pas de chiffres précis. Il incombe donc aux médias de prendre en compte les résultats de chaque liste aux précédentes élections, leur poids dans le Parlement européen sortant, leur place dans le débat public ou encore les sondages.

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En conséquence, le parti qui bénéficie du plus gros temps de parole est le Rassemblement national, suivi de Renaissance, du Parti socialiste, des Républicains, des Ecologistes, des Insoumis et de Reconquête. Il est important de noter que ce temps de parole peut évoluer tout au long de la campagne et diffère du temps d’antenne, qui inclut notamment les reportages.

Le contrôle des médias #

Un total de 17 chaînes de télévision et 10 stations de radio sont concernées par la régulation du temps de parole : TF1, France 2, France 3, France 5, France Info (TV), Canal +, M6, BFM TV, CNews, LCI, C8, TMC, RMC Découverte, RMC Story, France 24, TV5 Monde, Euronews, France Inter, France Info (radio), France Culture, RFI, RTL, Europe 1, RMC, BFM Business, Radio Classique et Sud Radio.

En revanche, certains services, comme Arte, les chaînes parlementaires ou les services de propagande électorale des candidats accessibles uniquement en ligne, dérogent à la règle.

Les plateformes en ligne dans le viseur de l’Arcom #

Pour la première fois depuis sa création en 2022, l’Arcom a fait des recommandations aux plateformes en ligne comme Facebook, Google ou X (ex-Twitter). Ces plateformes sont désormais encouragées à « renforcer leur transparence dans la modération des contenus, dans la mise en avant des informations officielles sur le processus électoral et l’entification des publicités politiques ».

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Avec l’émergence des médias sociaux et le rôle crucial qu’ils jouent dans la campagne électorale, ces nouvelles préconisations marquent une étape importante dans l’évolution de la régulation du temps de parole.

Stratégies d’investissement de l’espace médiatique #

Certaines formations politiques ont développé des stratégies pour s’assurer une présence médiatique en dehors du temps de parole officiel. Les Insoumis, par exemple, misent sur leurs apparitions dans la presse quotidienne régionale. Les réseaux sociaux sont également un espace privilégié pour les candidats, d’où les recommandations récentes de l’Arcom.

Il est crucial pour les candidats de naviguer habilement dans ces eaux réglementaires pour maximiser leur visibilité tout en respectant les règles établies par l’Arcom.

Des tensions autour du temps de parole #

Le temps est précieux, et certains se plaignent de voir d’autres candidats monopoliser l’attention sur les plateaux télévisés ou dans les studios de radio. Le PS, par exemple, s’inquiète des nombreuses interventions publiques de François Hollande, qui pourrait leur coûter du temps de parole.

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Ségolène Royal, qui multiplie ses apparitions publiques, suscite également des tensions. L’ancienne candidate à la présidentielle de 2007 a écrit à l’Arcom pour signaler qu’elle n’était plus au PS. Par conséquent, son temps de parole est désormais comptabilisé en « divers gauche ».

FAQ:

  • Qu’est-ce que le temps de parole ?Le temps de parole est le temps accordé à un candidat lorsqu’il s’exprime à la radio ou à la télévision.
  • Comment est calculé le temps de parole de chaque candidat ?Le temps de parole est calculé sur la base de plusieurs critères tels que les résultats des précédentes élections, le poids du parti dans le Parlement européen sortant, la place dans le débat public ou encore les sondages.
  • Qui reçoit le plus de temps de parole ?Le parti qui bénéficie du plus gros temps de parole est le Rassemblement national, suivi de Renaissance, du Parti socialiste, des Républicains, des Ecologistes, des Insoumis et de Reconquête.
  • Quels sont les médias concernés par le décompte du temps de parole ?17 chaînes de télévision et 10 stations de radio sont concernées par la régulation du temps de parole.
  • Quel rôle jouent les plateformes en ligne comme Facebook et Google dans le décompte du temps de parole ?Depuis 2022, l’Arcom a fait des recommandations aux plateformes en ligne pour renforcer leur transparence dans la modération des contenus et la mise en avant des informations officielles sur le processus électoral.

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