La politique de répression des drogues : une entrave à l’accès aux soins pour les consommateurs ?

Depuis le milieu du 20ème siècle, la France a adopté une politique de répression envers les consommateurs de drogues.

La répression des drogues : une approche contre-productive #

Cette stratégie, initiée par la loi du 31 décembre 1970, considère les usagers de drogues comme des délinquants et les pénalise. Cette approche s’inscrit dans une vision moralisatrice des drogues, qui percevait la consommation comme une menace à l’ordre social.

Cependant, la même loi tente également d’offrir des solutions de soins adaptés aux consommateurs de drogues. Ce paradoxe, qui mêle répression et soins, illustre la complexité de la politique française en matière de drogues.

La stratégie de répression : inefficace pour réduire la consommation #

Contrairement à l’idée reçue, la répression ne semble pas dissuader la consommation de drogues. En effet, malgré la sévérité des sanctions prévues par la loi, la France reste l’un des pays d’Europe où la consommation de cannabis est la plus élevée, avec plus de 850 000 consommateurs quotidiens et 1,3 million de fumeurs réguliers. Cette réalité contraste avec celle de pays plus tolérants, tels que les Pays-Bas, le Portugal ou l’Allemagne, qui présentent des niveaux de consommation souvent moins élevés.

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Il semble donc que la peur de la sanction n’empêche pas la consommation. Au contraire, l’interdiction peut même inciter à la transgression, favorisant ainsi l’expérimentation et l’usage régulier de drogues.

La répression éloigne les consommateurs des soins #

La pénalisation des consommateurs de drogues a également un impact négatif sur l’accès aux soins. En effet, cette approche stigmatise les usagers, les marginalise et les éloigne des structures de soins. C’est ce qui est ressorti de l’expérience portugaise : avant la dépénalisation de l’usage des drogues en 2002, le Portugal affichait le taux de mortalité le plus élevé d’Europe chez les usagers de drogues. Après la dépénalisation, ce taux a considérablement baissé.

En France, bien que la loi prévoie des dispositifs de soins, ils restent insuffisants et peu accessibles, notamment en raison de la stigmatisation associée à la consommation de drogues. Par exemple, la distribution de seringues reste insuffisante, et l’ouverture de salles de consommation à moindre risque est très en retard par rapport à d’autres pays européens.

En bref, la politique de répression des drogues semble avoir les conséquences suivantes :

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  • Elle ne dissuade pas la consommation de drogues
  • Elle stigmatise les consommateurs et les marginalise
  • Elle rend l’accès aux soins plus difficile pour les consommateurs
  • Elle empêche une approche plus efficace et plus humaine de la question des drogues

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