La vente silencieuse de l’immobilier de l’Etat #
Ou encore, vous êtes en vacances à Saint-Raphaël dans le Var et vous découvrez un centre de vacances sur le marché pour 9 millions. Et si ces scénarios vous semblent étranges, imaginez un bâtiment du ministère de la Culture à Paris s’échangeant pour 65 millions d’euros.
Qu’est-ce qui pousse le gouvernement à vendre ces précieux actifs immobiliers? La réponse est simple: la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat. Mais cette stratégie est loin d’être sans controverses, avec des critiques l’accusant d’être inefficace depuis des années.
Une stratégie lucrative mais controversée #
En dépit de ces critiques, le gouvernement s’est félicité de ses résultats en 2020. Le ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, a déclaré avoir vendu 645 biens pour une valeur totale de 280 millions d’euros, soit une augmentation des recettes de 37%. Les acheteurs comprennent des voisins de parcelles, des investisseurs et surtout des collectivités locales qui exercent leur droit de préemption.
L’Etat possède un parc immobilier massif, avec 190 000 bâtiments couvrant près de 100 millions de mètres carrés, dont 23 millions sont des bureaux. La valeur potentielle de vente de ces biens est estimée à 5 milliards d’euros. Le gouvernement prévoit également de quitter les biens en location, ce qui pourrait générer une économie d’un milliard d’euros par an en frais d’entretien et en loyers.
Les défis de la politique immobilière de l’Etat #
Mais cette stratégie de vente agressive n’est pas sans défis. Un récent rapport de la Cour des comptes a critiqué la politique immobilière de l’Etat, soulignant des « résultats décevants », des « retards et carences » pour la rénovation énergétique et une organisation administrative « qui a atteint ses limites ».
De plus, le gouvernement a pour objectif de réduire la surface en mètres carrés par agent de 24 à 16 d’ici 2032, un objectif qui a déjà été fixé en 2006 sans succès. Le ratio d’occupation a même légèrement augmenté depuis 2014-2015, ce qui suggère que des défis majeurs subsistent.
L’Etat envisage également de créer une foncière immobilière, un changement de modèle où il y aura un propriétaire unique et des ministères qui louent leurs locaux. Cependant, cette proposition est également controversée, la Cour des comptes mettant en garde contre le risque que le dispositif coûte plus cher aux administrations.
- Vente d’une école d’architecture à Nanterre pour 11 millions d’euros
- Un centre de vacances à Saint-Raphaël vendu pour 9 millions d’euros
- Un bâtiment du ministère de la Culture à Paris échangé pour 65 millions d’euros
- Vente de 645 biens pour une valeur totale de 280 millions d’euros en 2020
- Objectif de réduction de la surface en mètres carrés par agent de 24 à 16 d’ici 2032
- Création envisagée d’une foncière immobilière de l’Etat