Un trésor archéologique caché en pleine ville #
C’est exactement ce qui s’est passé à Nîmes, où une petite parcelle de terrain de 1500 mètres carrés, coincée entre des bâtiments et une station-service, a révélé des artefacts romains précieux. Cette découverte a permis de lever le voile sur un nouveau chapitre de l’histoire gallo-romaine de la ville.
Le site, destiné à devenir une résidence de trente appartements, a été le théâtre de « fouilles préventives » menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Situé en bordure de la Via Domitia, une route romaine majeure qui reliait l’Italie à l’Espagne, le site était considéré comme une zone sensible où d’autres fouilles ont déjà eu lieu.
La découverte d’une voie romaine #
Commencées en janvier, les fouilles ont mis au jour des monuments funéraires, des bûchers et des tombes. Mais la découverte la plus importante est celle d’une autre voie de circulation importante, à proximité de la Voie Domitia. Cette voie, large de 15 mètres, témoigne de la romanisation de la Narbonnaise.
Cette voie a été construite en trois phases, comme en témoignent les remblais et les empierrements successifs. Les tessons de céramique trouvés sur place permettent de dater la construction de cette voie à la fin du IIe siècle avant J.-C. Les traces d’ornières et de charrettes témoignent de son utilisation intense. Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse. Où conduisait-elle ? Comment s’intégrait-elle à la Voie Domitia ? Les recherches se poursuivent pour répondre à ces énigmes.
- Une voie romaine de 15 mètres de large
- Des tombes et des bûchers
- Des tessons de céramique datant de la fin du IIe siècle avant J.-C.
Les rites funéraires romains mis en lumière #
Les fouilles ont révélé de nombreux enclos funéraires datant du IIe siècle avant J.-C. au IIe siècle après J.-C. Ces découvertes soulignent la vocation funéraire du secteur péri-urbain et l’attractivité de ces voies de circulation. Elles permettent également d’enrichir notre connaissance des pratiques funéraires romaines.
Le site a révélé une dizaine d’inhumations et de nombreuses crémations. Les résidus de crémation étaient inhumés dans des tombes, soit directement, soit dans une amphore. Des offrandes ont également été retrouvées, comme des petits vases en verre, des lampes à huile en terre cuite ou en bronze, et des coupelles. Ces offrandes seront étudiées pendant deux ans avant de rejoindre les dépôts de l’État, témoignant ainsi des rites millénaires pratiqués par les Romains.
Le public invité à découvrir le site #
Le chantier de fouilles, qui s’est achevé en juin, a été ouvert au grand public lors d’une journée portes ouvertes. Des visites guidées ont permis aux visiteurs de découvrir les objets retrouvés sur le site, ainsi que des fragments de céramique permettant de dater les découvertes. Les archéologues étaient présents pour expliquer leurs découvertes et partager leur passion pour l’histoire romaine.
Les écoliers du quartier ont également eu l’opportunité de visiter le site, offrant une occasion unique de découvrir l’histoire de leur ville de manière tangible et passionnante. Cette expérience a sans doute suscité de nouvelles vocations parmi les jeunes Nîmois.